The Passionate Pilgrim

The Passionate Pilgrim Greyhound

Greyhound

Matteo The Passionate Pilgrim

mâle Greyhound né le 22/01/2016



L’histoire de Mocky


Mocky est né le 22 janvier 2016, issu d’une portée de cinq chiots, que j’ai attendue pendant 4 ans.
Sept familles étaient inscrites sur la liste d’attente, mais comme j’envisageais de garder l’unique fille de la portée, j’ai dû par conséquent en sélectionner quatre. J’ai donc retenu Mme X, car j’étais persuadée qu’elle et son mari seraient une bonne famille pour l’un de mes chiots. Il s’agissait d’une petite femme assez âgée – mais qui présentais toutefois bien moins que son âge – très chic et très active, qui avait déjà eu des Lévriers (des Barzoïs), à qui j’ai permis de s’impliquer autant qu’elle le souhaitait dans la vie de son futur chiot pendant qu’il était encore chez moi. Je procède ainsi pour chacune des personnes qui désire accueillir un petit « Pilgrim » : c’est, à mes yeux, une étape extrêmement importante pour tout le monde, pour les futures familles, pour les chiots et pour moi-même, car c’est pendant cette période que l’on apprend à se connaître et à se faire confiance.
 
Madame X a donc pu suivre l’ensemble de la « genèse » de cette portée bien avant même la naissance du chiot qui lui était réservé. Nous avons partagé les émotions de la saillie de Mousse et de la confirmation de sa grossesse 25 jours plus tard, ainsi que son évolution au fil des semaines et enfin, la naissance des bébés. Nous avons choisi ensemble le chiot avec le plus grand soin, afin qu’il corresponde aux attentes de Mme X ainsi qu’à son rythme de vie. Mocky lui-même avait choisi sa future maîtresse, il fallait voir son comportement lorsqu’elle venait le visiter : le petit fixait constamment son attention sur elle et monopolisait ses caresses, comme s’il avait deviné que Mme  X ne venait que pour lui.
 
Fin avril 2016, Mocky est donc parti vivre chez Madame X. Les premiers mois de cohabitation se sont déroulés à merveille. Le seul « problème » (qui n’en était pas vraiment un) : Madame X me disait que Mocky réclamait à sortir une fois par nuit. Mes chiots quittent la maison à trois mois, et sont propres à cet âge, et ils font leur nuit. Mocky l’était également avant de partir et j’ai donc pensé qu’il s’agissait d’un simple ajustement d’éducation. Durant les mois suivants, les informations que Mme X me communiquait lors de nos conversations téléphoniques étaient assez contradictoires, parfois au cours du même appel : Mocky demandait toujours à sortir la nuit, puis finalement non, il ne réclamait plus depuis un certain temps, il mangeait bien, puis il ne mangeait pas assez (d’après ses dires, il ne voulait pas de croquettes, et elle lui faisait la cuisine, mais je n’ai jamais réussi à savoir exactement ce qu’elle lui donnait), il buvait trop, finalement non. J’ai tenté de comprendre, en vain.
 
Je voyais toutefois Mocky régulièrement, et, comme je n’ai jamais constaté aucun comportement anormal ou apparence générale inquiétante, je ne me suis pas fait de soucis. De plus, pendant le mois de juillet 2016, j’ai gardé Mocky chez moi une semaine au cours de laquelle j’ai pu « faire le point » sur ses habitudes et comportements, et j’ai été parfaitement rassurée. Il ne m’a jamais réveillée la nuit, ne buvait pas davantage que mes autres Greyhounds et mangeait avec un bel appétit (Mocky a toujours été un grand gourmand, depuis sa naissance, et, pendant son séjour ici, j’ai pu constater que cela n’avait pas changé). J’avais même réalisé une vidéo d’un repas à l’intention de Madame X – que je n’ai malheureusement pas conservée – pour la lui montrer. J’ai par ailleurs été assez surprise qu’elle me demande à nouveau, lorsqu’elle est venue le récupérer, comment préparer les repas du chiot (croquettes agrémentées de viande de poulet et de fromage blanc) alors qu’elle avait assisté à cette opération à plusieurs reprises chez moi et que je lui avait fourni une notice d’élevage extrêmement détaillée expliquant notamment la préparation et la composition des repas du bébé.
 
Nos relations se sont poursuivies sur le même mode jusqu’en décembre 2016, période à laquelle l’enchaînement des événements s’est accéléré.
 
Un matin du début du mois de décembre, Madame X m’a téléphoné en pleurs parce que la veille, Mocky avait passé une nuit horrible et m’a décrit un chien à article de la mort. Elle était tellement bouleversée que j’ai tout d’abord cru qu’elle avait dû faire euthanasier Mocky. Je me suis efforcée de lui faire clarifier ses propos. J’ai alors compris que Mocky souffrait soi-disant d’une gastro, qu’il avait bu énormément, et qu’elle l’avait emmené consulter une vétérinaire à la clinique « du Cassieu » située Castelnaudary qui avait donc prescrit un traitement à Mocky, et qu’il allait bien. Madame X a ajouté que la vétérinaire avait programmé une castration de Mocky en urgence en raison d’un cancer généralisé d’un testicule remonté dans l’abdomen qui aurait provoqué la gastro-entérite. Je dois préciser à ce stade que Madame X était parfaitement informée que les deux testicules du chiot n’étaient pas en place lorsqu’elle l’a acheté. Malgré mes avertissements et mes explications (d’une part, parler d’un cancer généralisé à l’âge de 11 mois me semblait exagéré – surtout sans avoir un diagnostic posé avec des examens précis -, et d’autre part, mettre sur la table d’opération un chien qui, deux jours avant, avait été à l’article de la mort, me semblait assez… précipité… Mais, comme je ne suis pas vétérinaire, j’ai juste proposé de prendre un deuxième avis auprès d’un autre vétérinaire, avant d'imposer à Mocky une chirurgie. C’est ce que j’aurais fait pour n’importe lequel de mes chiens), elles ont poursuivi leur projet. Je persistais à penser qu’il n’était pas prudent de pratiquer une intervention chirurgicale aussi proche de la crise de gastro-entérite et surtout, qu'il était peu probable qu’une telle pathologie puisse être causée par un cancer du testicule sur un chiot d’à peine 11 mois. Dans le cas où les analyses sanguines de Mocky auraient en effet montré des valeurs anormales, il aurait dès lors convenu d’explorer l’ensemble des pistes avant d’envisager une chirurgie. Je n’ai jamais réussi à savoir quelles analyses et examens avaient été pratiquées.
 
Mocky a donc été castré. Madame X était extrêmement fatiguée et, pour la soulager, je lui ai  proposé de garder Mocky chez moi, jusqu’au retrait des points. Je l’aurais fait pour n’importe lequel des chiots nés chez moi, car assister leurs maîtres pour le meilleur comme pour le pire constitue un de mes engagements envers les personnes qui m’ont fait confiance. Madame X a déposé Mocky chez moi immédiatement après sa sortie de la clinique vétérinaire. Jamais encore je n’avais vu un chien aussi mal en point après une anesthésie générale, et, sur le coup, j’ai eu des doutes quant au protocole d’anesthésie qui avait été utilisé (mais, par la suite, je me suis rendu compte que j’avais tort : le protocole d’anesthésie a sans doute été le bon ! Le problème était ailleurs : notamment dans le fait d’avoir fait cette opération en urgence, pour aucune raison valable, sans avoir posé un diagnostic). Quelques jours plus tard, j’ai été choquée en découvrant la cicatrice qui mesurait une vingtaine de centimètres (bien plus importante que pour une césarienne), refermée avec des agrafes, une véritable boucherie.

(photo prise lorsque ça avait bien dégonflé, la veille - c'est à dire 10 jours environ après l'opération - on ne pouvait même pas se rendre compte qu'il avait été refermé avec des agrafes, tellement c'était enflé partout, sous un pansement).
 

http://goo.gl/photos/FpjZ2RYLaB6UfvZPA
 
Mais le plus choquant, c’était le discours de Mme X lorsqu’elle a déposé Mocky chez moi après sa sortie de la clinique : selon Madame X, la vétérinaire aurait affirmé que Mocky était un cas d’école, hermaphrodite, dépourvu de pénis et bien d’autres détails affolants (à ce jour, je suis convaincue que la vétérinaire n’avait jamais tenu ce discours à Mme X).
 
J’ai immédiatement contacté mes vétérinaires spécialistes en reproduction, pour leur montrer Mocky (pour voir ce que l’on pouvait faire pour lui, mais aussi pour essayer de comprendre comment une « mutation » pareille a pu se produire), et, trois jours plus tard, nous sommes allés faire un bilan complet. Mocky était construit normalement : doté un pénis, il n’était pas du tout hermaphrodite et l’échographie n’a décelé aucune anomalie de ses organes internes. Personne n’a jamais compris pourquoi il avait été charcuté de la sorte. J’ai bien évidemment exposé les inquiétudes de Madame X (les inquiétudes qui revenaient systématiquement pendant nos conversations téléphoniques au fil des mois), notamment la prise excessive de boisson, appétit capricieux, et fait pratiquer toutes les analyses possibles, y compris la densité urinaire sur une période de jours, afin de nous assurer du fonctionnement des reins de Mocky (analyses urinaires effectuées à une autre clinique, par un spécialiste en nephro-urologie, et les résultats ont été transmis au vétérinaire qui les avait demandées). Les résultats étaient normaux, excepté quelques valeurs liées au foie qui pouvaient s’expliquer toutefois par la proximité de l’anesthésie générale. Le compte rendu de la visite de ce jour là (dont j'ai donné une copie à Mme X lorsqu'elle est venue chercher Mocky) recommandait un deuxième bilan sanguin plus tard, et, si les valeurs liées au foie n’allaient pas revenir à la normale, recommandait une exploration de la fonction hépatique par le test des acides biliaires.
 
Pendant son séjour à la maison, en décembre 2016, Mocky s’est comporté comme l’ensemble de mes autres chiens : pas de prise excessive de boisson, il mangeait avec un excellent appétit (mêmes croquettes que les miens, et les petits "plus" habituels), il manifestait l’envie de courir trois jours seulement après l’intervention (je l’ai bien évidemment gardé en laisse jusqu’au retrait des points). Madame X est venue chercher Mocky  le 23 décembre et il était, aux yeux de tous ceux qui l’avaient vu pendant ces deux dernières semaines, parfaitement normal. Elle est restée à la maison une heure et demie, au cours de laquelle Mocky s’est rendu quatre fois à la gamelle d’eau, à un rythme similaire à celui de mes autres lévriers, pour y boire à une seule reprise. En revanche, l’inquiétude de Madame X allait croissant, déclarant même qu’il avait bu « des litres » d’eau. Elle m’a également montré que Mocky avait un trou à une patte avant, alors qu’il s’agissait uniquement d’une conformation naturelle du membre, au niveau du coussinet stoppeur (un « trou » que tous les chiens ont, aux deux pattes avant même). J’ai eu beau lui montrer ce « trou » sur l’ensemble des chiens, elle semblait persuadée que son chien avait une malformation et rien ne pouvait lui faire changer d’avis.
 
Au cours des semaines suivantes, nous nous sommes régulièrement entretenues au téléphone : Mocky allait bien, mais il buvait « comme un trou » (j’ai alors pensé aussi à un souci comportemental, puisqu’il buvait normalement chez moi, et puisque la fonction rénale était bonne. J’ai essayé, comme d’habitude, d’avoir des réponses précises à des questions précises - ce qu'il mangeait, à quel moment il buvait, ses activités habituelles, etc-, ce qui aurait pu m’aider à analyser la situation, mais, comme d’habitude, en vain), il avait un sommeil comateux (les lévriers ont tous l’air comateux quand ils dorment), il faisait parfois des grimaces. Hormis la prise de boisson, rien dans ses propos n’indiquait la moindre suspicion de pathologie. Pour la suite des examens, Mme X a préféré emmener Mocky en consultation à la clinique de Castelnaudary plutôt que chez les spécialistes qui avaient fait le dernier bilan sanguin (tout en me disant qu’elle avait choisi un autre vétérinaire, sur Toulouse, recommandé par des amis). Chacun est libre, évidemment, de choisir son vétérinaire, là n’est pas le problème. Le « problème », pour moi, était la raison pour laquelle elle ne voulait pas emmener Mocky chez les spécialistes en reproduction : selon elle "ils étaient incompétents parce qu’ils n’avaient pas confirmé l’absence de pénis du chiot". Analyses de la glande hypophyse, des glandes surrénales (que je n’ai jamais vues), mais toujours pas de diagnostic. Les acides biliaires ont été testés en tout dernier lieu, alors qu’il aurait été peut-être bien plus pertinent de commencer par cette analyse, puisque prescrites dès le début. Le verdict est enfin tombé : Mocky souffrait d’un shunt hépatique (qui expliquait enfin son état après l’anesthésie générale ! Mocky avait bien failli y rester lors d’une simple castration… Et on n’aurait jamais su pourquoi… ).
 
Par la suite, Madame X a fait pratiquer un scan à une clinique que je connais bien, afin de confirmer le diagnostic et d’explorer l’étendue des « dégâts ». Affolée par le diagnostic et par le compte rendu très pessimiste de la propriétaire, j’ai alors contacté la clinique pour obtenir des informations objectives de première main. Le shunt est en effet une affection sérieuse, et en dépit d’un caractère non héréditaire pour le Greyhound, je souhaitais m’entretenir avec la vétérinaire enfin d’en tirer les conclusions qui s’imposaient concernant le reste de la portée, mais aussi pour aider Madame X à laquelle j’ai proposé à plusieurs reprises de racheter Mocky. La vétérinaire qui avait posé le diagnostic était nettement plus optimiste que Madame X : malgré son shunt important, Mocky avait grandi normalement, ne souffrait d’aucun symptôme neurologique visible lors des examens, et avait surtout toutes les chances de vivre suivant une alimentation adaptée et un traitement (si le traitement ne marchait pas, on pouvait même parler d’une chirurgie - compliquée, certes, mais pas exclue).
 
Je n’oublierai jamais ce samedi 25 février… J’avais téléphoné à Madame X pour lui présenter mes recherches au sujet des différentes croquettes qui pouvaient correspondre au régime de Mocky (parce qu elle me disait au téléphone que Mocky n’aimait pas les croquettes Veterinary Diet – je n’ai jamais pu savoir de quelle marque on parlait, comme d’habitude : pas de réponse précise aux questions précises –). Cependant, ses propos ont rapidement dénoncé l’inutilité, voire les méfaits du traitement ou du régime, et elle a insisté à propos de l’état de Mocky qui était irrémédiablement condamné. J’ai eu un pressentiment et, en m’efforçant de cacher mon inquiétude, j’ai proposé une dernière fois à Madame X de reprendre au moins momentanément Mocky afin qu’elle puisse se reposer et évacuer ainsi la fatigue qu’elle avait accumulée.
 
Je n’oublierai jamais non plus le mercredi suivant, le 1er mars : elle m’a annoncé qu’elle avait fait euthanasier Mocky le lundi 27 février, seulement deux jours après notre dernière conversation téléphonique. Je n’ai pas compris… Je n’ai pas compris comment l’état de Mocky avait pu se dégrader aussi rapidement au point d’exiger une euthanasie… Je n’ai pas compris quel était réellement son état au jour de l’euthanasie, ni qui lui avait réellement administré l’injection létale. Madame X a toujours refusé de me révéler qui l’avait pratiquée, elle répétait juste que ça s’était passé dans sa voiture. Je n’ai pas compris non plus pourquoi elle avait attendu deux jours pour me l’annoncer…  Pourquoi, si personne n’a rien à se reprocher dans l’histoire, faire autant de mystères sur la fin de Mocky ? Toutes les personnes qui ont côtoyé Mocky lors de ses séjours ici sont sous le choc. Rien de cela n’a désormais plus aucune importance, rien ne ramènera Mocky… Il avait toutes les chances de vivre, j’aimerais juste comprendre pourquoi cela lui a été refusé…  
 

Informations sur Matteo The Passionate Pilgrim

Couleur Fau. PBl. Env.
Puce 250269802701964
Inscrit au LOF ? LOF
N° d'origine 9100/0
Tares Greyhound Neuropathy : FREE
Shunt hépatique : Oui
status Décédé

Les parents

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